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Plein feu sur le 2e secteur industriel le plus polluant au monde : la mode

Par Justin Laperriére

Lorsqu’on souhaite trouver des solutions pour réduire notre empreinte environnementale, on pense souvent à l’alimentation, au transport ou à la consommation énergétique. Toutefois, il y a une industrie importante sur laquelle il faut se pencher si l’on souhaite réduire considérablement notre impact sur le rejet d’eaux usées, sur les émissions de gaz à effet de serre, sur les besoins en produits chimiques et sur l’enfouissement d’une quantité monstre de déchets. Cette industrie, c’est la mode !

Saviez-vous que l’industrie de la mode est responsable d’environ 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre ? Pour vous donner une idée, c’est plus que l’ensemble des émissions provenant des secteurs du transport aérien et maritime combinés. On démonise souvent l’achat de produits qui font le tour du globe en bateau avant de se rendre à notre domicile. Cela dit, s’il y a bien une industrie qui a du travail à faire pour améliorer son bilan environnemental, c’est bien la mode.

Il y a fort longtemps, les vêtements que nous avions servaient principalement à se protéger du froid, du chaud et des intempéries. Aujourd’hui, la garde-robe est un moyen de s’exprimer. On veut des vêtements qui sont au gout du jour. Il y a 15 ans à peine, on consommait 2 fois moins de morceaux de vêtements. On ne parle pas ici du millénaire passé, mais bien le milieu des années 2000 ! À cette époque, l’industrie sortait une collection printemps-été et une autre automne-hiver. Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir des collections se renouveler chaque mois. Ce phénomène de la mode jetable, ou de la « fast fashion » a diminué de moitié la durée de vie des vêtements. 

Cycle de vie de l’industrie de la mode

Un élément immanquable de l’industrie de la mode c’est l’ampleur de son impact environnemental, et ce, à chaque étape du cycle de vie des vêtements, de l’extraction jusqu’à la fin de vie utile. Afin de vous aider à comprendre les prochains paragraphes, voici une schématisation simple d’un cycle de vie linéaire.

Extraction

Aujourd’hui, la grande majorité des vêtements sont faits à partir de fibre synthétique à base de pétrole, comme le polyester. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de préciser plus que ça que le pétrole n’est pas la ressource la plus écologique à extraire pour produire des vêtements.

Autrement, la fibre naturelle de prédilection de l’industrie de la mode, le coton, n’est guère mieux. Pour fabriquer 1 jeans de coton, il faut jusqu’à 7500 litres d’eau, soit l’équivalent de ce que boit un être humain en 7 ans. De plus, la grande majorité des champs de coton requièrent des quantités astronomiques de pesticides.

Fabrication

La fabrication des vêtements consomme beaucoup d’énergie, elle rejette une grande quantité de polluants dans la nature et elle est la cause de la création de montagnes de déchets. De plus, l’industrie de la mode s’installe bien souvent à des endroits où les normes environnementales sont moins rigides. Cette souplesse leur donne plus de liberté pour polluer comme bon leur chante, surtout si ça permet à l’industrie de réduire leur cout de fabrication.

Finalement, lorsqu’on parle de la fabrication des vêtements, il ne faut pas oublier la teinture des textiles, qui est une des plus grandes causes de pollution des cours d’eau au monde !

Transport

Avant de se retrouver dans nos placards, la plupart des morceaux de vêtements que l’on achète ont parcouru des dizaines de milliers de kilomètres. Par exemple, un jeans de coton peut parcourir jusqu’à 1,5 fois le tour de la Terre, soit 65 000 km entre le champ et la boutique. Pourquoi ce chiffre est-il si élevé ? L’extraction de la matière première et le marché de vente sont généralement loin de la zone de fabrication. Ainsi, le produit fini fait beaucoup de chemin avant de se retrouver dans les mains du consommateur.

Usage

Avec les vêtements, les impacts environnementaux n’ont pas uniquement lieu en amont et en aval de leur usage. Lors de leur passage dans la laveuse, les fibres synthétiques rejettent des microparticules de plastique trop fines pour être filtrées par les stations d’épuration. On estime que l’entretien des vêtements est à l’origine de 500 000 tonnes de plastiques rejetées dans les océans par année. Pour vous donner une idée, cette quantité équivaut à 50 milliards de bouteilles de plastique ! En pratique, le lavage des vêtements serait responsable du tiers des microplastiques rejetés dans les océans. Tout ce plastique que l’on rejette dans nos cours d’eau alimente les fameux continents de déchets et cause beaucoup de tort à la flore et la faune marine.

Fin de vie

Avec la place limitée dans nos garde-robes, la surconsommation de vêtements entraine inévitablement une fin de vie prématurée pour beaucoup de morceaux. Bien qu’une partie des vêtements soit donnée au suivant, le linge termine presque toujours sa vie à l’enfouissement. D’après la Fondation Ellen MacArthur, seulement 1 % des matériaux utilisés pour la fabrication de vêtements est issu du recyclage des textiles. Aujourd’hui, lorsque du linge réussit à être récupéré, il sera plus souvent qu’autre chose déchiqueté pour être valorisé. Puisque les morceaux de vêtements sont souvent faits d’un mélange de plusieurs matériaux, le cout du recyclage est beaucoup trop élevé pour être profitable. Il est bien plus simple et économique d’extraire continuellement de la nouvelle matière vierge.

Qu’est-ce qu’on peut faire individuellement pour limiter l’impact environnemental de l’industrie de la mode ?

Comme nous avons pu le remarquer, la mode n’est pas considérée comme étant le 2e secteur industriel le plus polluant pour rien. Chaque étape du cycle de vie des vêtements est problématique. Cela dit, le consommateur a le pouvoir de faire évoluer les pratiques de l’industrie en changeant ses propres habitudes. D’abord et avant tout, il faut acheter moins et mieux.

L’industrie regorge de moyens pour inciter le consommateur à renouveler sa garde-robe le plus souvent possible : nouvelle collection saisonnière (ou même mensuelle), prix de plus en plus bas, soldes et promotions en tout temps et qualité moindre. Heureusement, certains membres de l’industrie mettent sur le marché des alternatives plus écologiques. Par exemple, avec des vêtements faits de matières recyclées, en optant pour l’utilisation de matières premières naturelles et biologiques ou en effectuant la confection localement (près du marché).

Outre acheter moins de nouveaux vêtements et les donner lorsque l’on doit s’en départir (et qu’ils sont encore en bon état), le consommateur peut faire sa part en encourageant les bons joueurs qui mettent en place des mesures concrètes pour réduire l’empreinte environnementale de l’industrie de la mode.

Qu’en est-il des morceaux de vêtements qu’on ne porte presque jamais ? Le complet cravate ou la robe de soirée ? Oui on peut avoir un ou deux habits de soirée sous la main. En revanche, si on veut plus de choix de tenues, pourquoi ne pas opter pour la location ? En plus d’être un choix judicieux d’un point de vue environnemental, il peut très bien s’agir de la meilleure alternative économique !

Aspect social de l’industrie de la mode

Par-dessus le fait que la mode a un impact majeur sur l’environnement, il s’agit d’une industrie qui profite de la misère sociale. En effet, sur les 60 millions de personnes qu’elle emploie sur le globe, on estime que plus de 40 millions de travailleurs sont employés comme des esclaves modernes. Cet esclavagisme se traduit par des heures supplémentaires obligatoires non payées, par l’emploi de mineurs ainsi que par l’humiliation, la violence et la privation alimentaire et de logements. Il est important de noter que les femmes sont particulièrement touchées par cette industrie controversée.

Conclusion

Avec l’utilisation de substances chimiques et nocives pour la production et la fabrication des fibres, le gaspillage des ressources engendré par la surconsommation de morceau de vêtements et la pollution générée par les milliers de kilomètres parcourus par un morceau avant d’être exposé en boutique, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi la mode est l’une des industries les plus polluantes au monde.

Heureusement, les consommateurs sont de plus en plus exigeants en matière de changements. Le monde de la mode commence à évoluer. L’industrie met tranquillement en place des initiatives visant à réduire l’impact négatif de la mode sur l’environnement, mais également sur l’humain.

Comment limiter notre impact ? On peut commencer par se poser la question : est-ce que j’en ai vraiment besoin ? Consommer moins est le meilleur moyen d’avoir moins d’impact sur l’environnement. Cependant, lorsqu’on doit se procurer un nouveau morceau, il y a des acteurs plus impliqués que d’autres qui cherchent à rendre un peu plus durable l’industrie de la mode.  

Sources :

Marine Alves. Pourquoi le textile est la deuxième industrie la plus polluante ? [En ligne]. https://vgtl.co/blogs/news/pourquoi-le-textile-est-la-deuxieme-industrie-la-plus-polluante

Juliette Desmonceaux. CO2, eau, microplastique : la mode est l’une des industries les plus polluantes du monde. [En ligne]. https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/09/01/co2-eau-microplastique-la-mode-est-l-une-des-industries-les-plus-polluantes-du-monde_5505091_4355770.html

Radio Canada. La mode, deuxième secteur le plus polluant du monde. [En ligne]. https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/tout-un-matin/segments/chronique/139374/mode-pollution-environnement-textile

Business Insider. How H&M’s Recycling Machines Make New Clothes From Used Apparel | World Wide Waste. [Vidéo en ligne]. https://www.youtube.com/watch?v=obO1PKfXGpQ

Ophélie Bontemps. La mode : une industrie très polluante qui pratique l’esclavagisme moderne. [En ligne]. https://www.notre-planete.info/actualites/10-achat-vetements-mode-pollution

KHEIRA BETTAYEB. Les clés pour comprendre la pollution textile. [En ligne]. https://www.science-et-vie.com/nature-et-enviro/les-cles-pour-comprendre-la-pollution-textile-53548#:~:text=Les%20textiles%20polluent%20cours%20d,%2C%20nylon%2C%20acrylique)%20par%20les

Réduire son empreinte écologique pour un avenir durable

Qu’est-ce qu’est l’empreinte écologique ?

L’empreinte écologique correspond aux ressources nécessaires pour subvenir aux habitudes de vie d’une population. Habituellement, l’empreinte écologique est représentée par le nombre de planètes Terre nécessaires pour subvenir aux besoins d’une population donnée. Par exemple, l’empreinte écologique du Canada est équivalente en moyenne à 7.5 hectares de superficie, par Canadien. Si l’ensemble de la planète avait les mêmes habitudes énergivores que les Canadiens, il nous faudrait l’équivalent de 4,8 planètes Terre pour répondre à nos besoins de consommation.

Qu’est-ce que le développement durable ?

Le développement durable est « Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. » – Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement, 1987. En bref, le développement durable c’est trouver un équilibre entre la société, l’économie et l’environnement. Cet équilibre permet à la Terre d’être un endroit vivable, viable et équitable pour les populations d’aujourd’hui, mais également de demain.

Quel est le lien entre le développement durable et l’empreinte écologique ?

Les deux vont main dans la main. Plus l’empreinte écologique d’une population est élevée, moins celle-ci est durable et vice versa.

L’importance de réduire son empreinte écologique

Tout le monde a une empreinte écologique, qu’on le veuille ou non. Cependant, certains en ont des plus importantes que d’autres. Ces différences s’expliquent par les habitudes de vie propre à chaque individu. Plus notre empreinte est grande, plus celle-ci a un impact négatif sur la santé de notre planète et sur la nôtre en fin de compte. C’est pourquoi le changement vers un avenir durable est crucial pour un pays tel que le Canada, dont l’empreinte écologique de sa population est 4,8 fois trop élevée.

Comment réduire son empreinte écologique ?

Réduire son empreinte écologique n’est pas si sorcier que ça ! Cela demande seulement une petite réorganisation de certaines habitudes de vie et le tour est joué !

Voici quelques idées qui permettent de réduire nos empreintes écologiques :
  • Se déplacer à vélo, en transport en commun ou à pied pour limiter le CO2 émis dans l’atmosphère par les voitures qui contribuent au réchauffement climatique global.
  • Bien trier ses déchets. En réduisant nos ordures, on contribue à réduire les émissions de GES dans l’atmosphère qui proviennent des centres d’enfouissement qui sont directement liés au réchauffement climatique.
  • Acheter des produits locaux permet de ne pas participer à la mondialisation, mais permet également de réduire les émissions de GES et d’encourager notre économie locale.

C’est en faisant des petits gestes tels que ceux énumérés ci-haut que l’on pourra atteindre un jour un équilibre entre nos activités humaines et la planète qui nous accueille.

Sources :

World Wildlife Fund. L’empreinte écologique est un outil développé par le Global Footprint Network qui permet de mesurer la pression qu’exerce l’homme sur la nature. World Wildlife Fund. https://wwf.panda.org/fr/wwf_action_themes/modes_de_vie_durable/empreinte_ecologique/

Ministère de l’environnement et de la lutte contre les changements climatiques. À propos du développement durable. https://www.environnement.gouv.qc.ca/developpement/definition.htm

Ministère de l’environnement et de la lutte contre les changements climatiques. À propos du développement durable. https://www.environnement.gouv.qc.ca/changements/ges/reglement.htm

L’équipe de Perspective monde. Dépôt du Rapport Brundtland sur l’environnement. Perspective Université de Sherbrooke. https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve/873 https://www.zone.coop/fileadmin/Stockage/Cooperative/Empreinte_ecologique.pdf