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Les roses de la Saint-Valentin : un sujet épineux

Rédigé par Mariette Arnal

La Saint-Valentin arrive à grands pas et les fleuristes se préparent à affronter une des périodes les plus achalandées de l’année.

Toutefois, personne n’est dupe et au vu des températures actuelles et de la couche de neige recouvrant le sol, il semble peu probable que les roses proviennent de champs québécois. Mais alors, d’où vient cet afflux de roses et surtout, quel en est le coût environnemental ?

Des roses énergivores

C’est en Colombie et en Équateur qu’est produite la grande majorité des roses par la suite offertes au Québec. Le premier drapeau rouge est levé : le transport international des fleurs.

En effet, afin d’acheminer les roses à destination sans les endommager, elles doivent être transportées en avions-cargos réfrigérés. Le site Novethic estime qu’un bouquet de roses est équivalent en termes de pollution à une balade en voiture de 20km.

Crédit Photo – Ed Robertson Unsplash

La culture locale en serre serait-elle alors une piste intéressante ? Certains producteurs québécois s’y sont lancés, cependant, la production en serre consomme énormément d’énergie entre le chauffage et l’éclairage nécessaires en hiver. Tant, que le principal producteur de roses du Québec a dû réduire de plus de deux tiers sa production face à des coûts trop importants. Certaines études ont même démontré que les émissions de CO2 pour une rose produite en serre étaient plus importantes que pour une rose importée.

Finalement, les roses sont très gourmandes en eau et ce d’autant plus dans un contexte de culture accélérée. La culture d’un seul bouton de rose requiert entre 7 et 30 litres d’eau en fonction des conditions de production.

Une utilisation massive de pesticides

De plus, à partir du moment où elle a été coupée, il faut environ deux semaines à une rose pour être mis en vente chez un fleuriste. Pour conserver leur éclat, elles sont recouvertes de substances toxiques : une étude a trouvé jusqu’à 25 produits chimiques différents. Les roses n’étant pas produites localement, elles bénéficient de règlementations sanitaires plus souples qu’au Québec. L’impact est certes limité pour le.a consommateur.rice, mais l’épandage de pesticides, associé à la monoculture, entraine une contamination et un appauvrissement des eaux et des sols dans les régions productrices.

Un bilan social peu reluisant

Au-delà des conséquences que nous venons d’entrevoir, la production des roses soulève aussi d’autres problèmes en termes de justice sociale et de conditions de travail.

La culture intensive des roses dans l’hémisphère sud se base sur des travailleur.euse.s sous-payé.e.s et des lois très flexibles. Outre les conséquences sur la biodiversité, le contact des pesticides pour les travailleur.euse.s cause de nombreux risques de santé pour un salaire dérisoire.

Pour en savoir plus sur l’industrie de la fleur, le documentaire « À fleur de peau, un bouquet de la Colombie » disponible sur YouTube.

Crédit photo – Carrie Beth Williams

Que faire alors ?

Si vous souhaitez tout de même offrir des fleurs pour la Saint-Valentin, il y a des alternatives moins nocives.

Il existe des normes internationales du commerce équitable des fleurs coupées. L’organisation Fairtrade Labelling Organizations (FLO) est responsable de l’établissement et du respect des normes équitables à l’échelle mondiale. Le label garantit notamment un salaire minimum pour les producteur.rice.s, des conditions de travail justes et équitables et le respect de certaines normes environnementales.

Vous pouvez finalement opter pour une plante en pot (locale si possible) plutôt que des fleurs coupées. Le thème végétal est respecté et le cadeau en sera plus durable!

Sources :

Ambert, Valentine. « La face sombre des bouquets : l’impact environnemental des fleurs coupées », Youmatter, 9 février 2021. https://youmatter.world/fr/la-face-sombre-des-bouquets-impact-environnemental-impact-fleurs-coupees/

« Les roses de la Saint-Valentin, loin d’être un cadeau écologique », Dynamique Mag, 21 février 2021. https://www.dynamique-mag.com/article/roses-saint-valentin-loin-etre-cadeau-ecologique.39707 Gaudan, Priscillia.

« Quelles fleurs offrir pour une Saint-Valentin éco-responsable ? », L’info Durable, 10 février 2021. https://www.linfodurable.fr/conso/quelles-fleurs-offrir-pour-une-saint-valentin-eco-responsable-9566

« [Infographie] Saint-Valentin : le business des fleurs est loin d’être rose », Novethic, 13 février 2018. https://www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/infographie-saint-valentin-pourquoi-le-business-des-fleurs-est-loin-d-etre-rose-145447.html Champagne, Sara.

« L’amour sans pesticides », La Presse, 11 février 2019. https://plus.lapresse.ca/screens/c921b670-2cb3-4c1a-981b-5cc838e0b308__7C___0.html Alig, Martina et Frischknecht Rolf.

“Life Cycle Assessment Cut Roses”, treeze, fair life cycle thinking, 2019. https://files.fairtrade.net/publications/2018_LifeCycleCutRoses.pdf

“Des roses à la Saint-Valentin, mais pas de pesticides”, 60 millions de consommateurs, 10 février 2017. https://www.60millions-mag.com/2017/02/10/des-roses-la-saint-valentin-mais-pas-des-pesticides-10960

Charland-Faucher Sarah et Simon, “À fleur de peau, un bouquet de la colombie”, 2009. https://www.youtube.com/watch?v=CS7atFg9A6w