L’alimentation durable, un concept un peu mystérieux qui prend sa place dans le vocabulaire courant petit à petit. L’alimentation durable, c’est une alimentation viable qui préserve la santé tant des gens que de la planète. Dans cette perspective, on parle souvent de végétarisme, de suremballage, de produits locaux. Par contre, on parle rarement d’un aliment pourtant souvent recommandé, le poisson.
Vanté comme un aliment protéiné riche en oméga-3, le poisson est souvent proposé comme alternative à la viande. Maintenant, si on veut l’intégrer dans son alimentation, on doit se demander comment nous pourrions nous assurer que nos poissons et fruits de mer viennent s’inscrire dans une alimentation durable. Soyons honnête, pas besoin de sortir la canne à pêche pour mettre le poisson au menu. Ceci étant dit, il est possible que votre assiette demeure bonne pour la planète lorsqu’elle contient du poisson. Il vous faudra simplement quelques informations pour y arriver.
Qu’est-ce que c’est la pêche durable?
La pêche durable ça signifie que les produits sont pêchés ou cultivés de manière à maintenir ou même faire grandir la production à long terme sans pour autant mettre en péril la santé ou la fonction de la vie marine dans nos océans. Ce que cela veut dire, en fait, c’est tout simplement qu’on respecte les eaux et les écosystèmes qui y vivent tout en s’approvisionnant. En pratique, il est vrai que ce n’est pas aussi simple que ça. En tant que consommateur, on peut se poser plusieurs questions sur notre poisson et ainsi déterminer s’il est issu de pêche durable. Celles qui vous seront le plus utiles sont probablement : qu’est-ce qu’on mange et comment a-t-il atterri dans mon assiette?
Qu’est-ce qu’on mange?
Cette question, elle se pose d’emblée? La sorte de poisson est la première étape pour la préparation du repas, mais aussi pour s’assurer s’il s’agit de pêche durable. En effet, si la population du poisson choisi pour le souper est abondante, c’est un bon signe. Si elle est, au contraire, en déclin ou peu nombreuse, cela veut dire que ce n’est probablement pas de la pêche durable. Lorsqu’on fait de la pêche durable, on doit absolument s’assurer que la population de l’espèce reste intacte, ou même grandisse.
Que se passe-t-il lorsqu’on ne pose pas
vraiment la question? Un exemple désastreux est celui de la morue. La morue
était autrefois bien présente au Canada, tellement abondante qu’il était
impossible de concevoir d’en manquer. Malheureusement, elle a été tellement
exploitée durant la fin du 20e siècle que lors des années 1990 on a dû limiter
et même cesser, par moment, les pêcheries pour éviter la disparition totale de
l’espèce. Même avec les restrictions en place, la population actuelle de morues
ne se compare pas à celle d’antan.
Comment ce poisson est-il arrivé dans
mon assiette ?
Un deuxième questionnement essentiel
repose sur la méthode de pêche. Celle-ci vient fortement jouer dans l’impact
écologique du poisson dans votre assiette. Il existe de nombreuses manières de
pêcher et elles ne sont pas toutes équivalentes. Prenons le chalutage de fond.
Il s’agit de jeter un filet auquel des poids sont accrochés. Ainsi, le filet
vient perturber les écosystèmes logeant au fond de l’eau. Le chalutage de
fond certes ramasse beaucoup de poisson, mais ramasse aussi tout ce qui se
trouve autour. Ceci est un problème, car les poissons n’appartenant pas à
l’espèce choisie sont généralement jetés et non utilisés, nuisant ainsi à la
santé des étendues d’eau. Regardons maintenant plutôt la pêche à la traîne. Il
ne s’agit pas tout à fait de la petite canne à pêche de monsieur-madame tout le
monde, mais le principe reste le même. Un bateau circule avec plusieurs lignes
mécaniques ou automatiques et récupère les poissons vivants proches de la
surface. Cette méthode de pêche est très sélective et a très peu d’impact sur
l’habitat marin. En s’assurant de choisir un poisson pêché de manière
respectueuse de l’environnement, on choisit de protéger les fonds marins et les
riches écosystèmes qu’ils abritent.
Chalutage de fond
Pêche à la traîne
Et manger local dans tout ça?
Avec le fleuve St-Laurent au coin de la
rue, on pourrait avoir tendance à penser que notre poisson est frais et local.
Pourtant, le poisson et les fruits de mer sont plutôt parmi nos exportations
principales. On envoie plein de poissons ailleurs, mais on en importe
énormément aussi. Un peu paradoxal non? Le St-Laurent regorge de
ressources naturelles, il suffit de bien regarder.
C’est d’ailleurs la mission de l’organisation
Fourchette Bleue d’Exploramer. Chaque année, cette organisation publie une
liste d’espèces marines du Saint-Laurent à privilégier en se basant sur 4
critères importants. Le premier va de soi, est-ce que l’espèce est comestible.
Le deuxième critère évalue la population, est-elle suffisante dans le
Saint-Laurent? Le troisième vient questionner la technique de pêche , est-elle
respectueuses des fonds marins. Le quatrième critère vient évaluer la
connaissance du public. Est-ce que cette espèce est déjà connue et populaire?
ou aurait-elle besoin d’un peu d’aide pour briller de mille feux. Si tous les
critères sont remplis, vous pourrez trouver cette espèce sur la liste de
Fourchette Bleue. Êtes vous prêt à déguster des saveurs locales?
Connaissez-vous le baudroie d’Amérique? L’oursin vert? Ou même le corail de
Gaspésie? Oser goûter, la conscience tranquille, un nouveau produit
local, il pourrait vous surprendre et devenir un nouveau standard dans votre
alimentation.
En pratique…
Ça y est, vous faites les courses et vous visez un poisson ou fruit de mer issue de pêche durable. Vous arrivez au comptoir et la confusion vous prends de court. N’oubliez pas vos questions essentielles! Pour vous assurez que l’espèce choisie est comprise dans la pêche durable, consultez votre poissonnier quant à l’espèce et la méthode de pêche. S’il n’a pas les réponses à vos questions, jouer au détective. Prenez un poisson entier, il est plus facilement reconnaissable, et puis consultez une liste des espèces de poissons. Plusieurs organisations tiennent leur propre liste, entre autres Green Peace etOcean Wise (voir lien ci-dessous). En les consultant, vous pourrez vérifier s’il s’agit d’un choix écologique et durable ou non. Vous pourrez donc faire un choix avisé en conséquences. Vous pouvez aussi chercher des logos d’organisation reconnue comme Ocean Wiseou Fourchette Bleue, cela vous informera d’emblée qu’il s’agit d’un bon choix.
Ça y est, vous êtes prêts à faire des
nouvelles découvertes marines! Choisir les pêcheries durable et locales c’est
un petit pas qui saura faire une grande différence.
Par Catherine Royer Nutritionniste (Dt.P) Animatrice en nutrition chez Ville en Vert (période estivale)
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De la pêche durable dans notre assiette…
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Dernière mise à jour: 7 janvier 2020 par Communications
L’alimentation durable, un concept un peu mystérieux qui prend sa place dans le vocabulaire courant petit à petit. L’alimentation durable, c’est une alimentation viable qui préserve la santé tant des gens que de la planète. Dans cette perspective, on parle souvent de végétarisme, de suremballage, de produits locaux. Par contre, on parle rarement d’un aliment pourtant souvent recommandé, le poisson.
Vanté comme un aliment protéiné riche en oméga-3, le poisson est souvent proposé comme alternative à la viande. Maintenant, si on veut l’intégrer dans son alimentation, on doit se demander comment nous pourrions nous assurer que nos poissons et fruits de mer viennent s’inscrire dans une alimentation durable. Soyons honnête, pas besoin de sortir la canne à pêche pour mettre le poisson au menu. Ceci étant dit, il est possible que votre assiette demeure bonne pour la planète lorsqu’elle contient du poisson. Il vous faudra simplement quelques informations pour y arriver.
Qu’est-ce que c’est la pêche durable?
La pêche durable ça signifie que les produits sont pêchés ou cultivés de manière à maintenir ou même faire grandir la production à long terme sans pour autant mettre en péril la santé ou la fonction de la vie marine dans nos océans. Ce que cela veut dire, en fait, c’est tout simplement qu’on respecte les eaux et les écosystèmes qui y vivent tout en s’approvisionnant. En pratique, il est vrai que ce n’est pas aussi simple que ça. En tant que consommateur, on peut se poser plusieurs questions sur notre poisson et ainsi déterminer s’il est issu de pêche durable. Celles qui vous seront le plus utiles sont probablement : qu’est-ce qu’on mange et comment a-t-il atterri dans mon assiette?
Qu’est-ce qu’on mange?
Cette question, elle se pose d’emblée? La sorte de poisson est la première étape pour la préparation du repas, mais aussi pour s’assurer s’il s’agit de pêche durable. En effet, si la population du poisson choisi pour le souper est abondante, c’est un bon signe. Si elle est, au contraire, en déclin ou peu nombreuse, cela veut dire que ce n’est probablement pas de la pêche durable. Lorsqu’on fait de la pêche durable, on doit absolument s’assurer que la population de l’espèce reste intacte, ou même grandisse.
Que se passe-t-il lorsqu’on ne pose pas vraiment la question? Un exemple désastreux est celui de la morue. La morue était autrefois bien présente au Canada, tellement abondante qu’il était impossible de concevoir d’en manquer. Malheureusement, elle a été tellement exploitée durant la fin du 20e siècle que lors des années 1990 on a dû limiter et même cesser, par moment, les pêcheries pour éviter la disparition totale de l’espèce. Même avec les restrictions en place, la population actuelle de morues ne se compare pas à celle d’antan.
Comment ce poisson est-il arrivé dans mon assiette ?
Un deuxième questionnement essentiel repose sur la méthode de pêche. Celle-ci vient fortement jouer dans l’impact écologique du poisson dans votre assiette. Il existe de nombreuses manières de pêcher et elles ne sont pas toutes équivalentes. Prenons le chalutage de fond. Il s’agit de jeter un filet auquel des poids sont accrochés. Ainsi, le filet vient perturber les écosystèmes logeant au fond de l’eau. Le chalutage de fond certes ramasse beaucoup de poisson, mais ramasse aussi tout ce qui se trouve autour. Ceci est un problème, car les poissons n’appartenant pas à l’espèce choisie sont généralement jetés et non utilisés, nuisant ainsi à la santé des étendues d’eau. Regardons maintenant plutôt la pêche à la traîne. Il ne s’agit pas tout à fait de la petite canne à pêche de monsieur-madame tout le monde, mais le principe reste le même. Un bateau circule avec plusieurs lignes mécaniques ou automatiques et récupère les poissons vivants proches de la surface. Cette méthode de pêche est très sélective et a très peu d’impact sur l’habitat marin. En s’assurant de choisir un poisson pêché de manière respectueuse de l’environnement, on choisit de protéger les fonds marins et les riches écosystèmes qu’ils abritent.
Et manger local dans tout ça?
Avec le fleuve St-Laurent au coin de la rue, on pourrait avoir tendance à penser que notre poisson est frais et local. Pourtant, le poisson et les fruits de mer sont plutôt parmi nos exportations principales. On envoie plein de poissons ailleurs, mais on en importe énormément aussi. Un peu paradoxal non? Le St-Laurent regorge de ressources naturelles, il suffit de bien regarder.
C’est d’ailleurs la mission de l’organisation Fourchette Bleue d’Exploramer. Chaque année, cette organisation publie une liste d’espèces marines du Saint-Laurent à privilégier en se basant sur 4 critères importants. Le premier va de soi, est-ce que l’espèce est comestible. Le deuxième critère évalue la population, est-elle suffisante dans le Saint-Laurent? Le troisième vient questionner la technique de pêche , est-elle respectueuses des fonds marins. Le quatrième critère vient évaluer la connaissance du public. Est-ce que cette espèce est déjà connue et populaire? ou aurait-elle besoin d’un peu d’aide pour briller de mille feux. Si tous les critères sont remplis, vous pourrez trouver cette espèce sur la liste de Fourchette Bleue. Êtes vous prêt à déguster des saveurs locales? Connaissez-vous le baudroie d’Amérique? L’oursin vert? Ou même le corail de Gaspésie? Oser goûter, la conscience tranquille, un nouveau produit local, il pourrait vous surprendre et devenir un nouveau standard dans votre alimentation.
En pratique…
Ça y est, vous faites les courses et vous visez un poisson ou fruit de mer issue de pêche durable. Vous arrivez au comptoir et la confusion vous prends de court. N’oubliez pas vos questions essentielles! Pour vous assurez que l’espèce choisie est comprise dans la pêche durable, consultez votre poissonnier quant à l’espèce et la méthode de pêche. S’il n’a pas les réponses à vos questions, jouer au détective. Prenez un poisson entier, il est plus facilement reconnaissable, et puis consultez une liste des espèces de poissons. Plusieurs organisations tiennent leur propre liste, entre autres Green Peace et Ocean Wise (voir lien ci-dessous). En les consultant, vous pourrez vérifier s’il s’agit d’un choix écologique et durable ou non. Vous pourrez donc faire un choix avisé en conséquences. Vous pouvez aussi chercher des logos d’organisation reconnue comme Ocean Wise ou Fourchette Bleue, cela vous informera d’emblée qu’il s’agit d’un bon choix.
Ça y est, vous êtes prêts à faire des nouvelles découvertes marines! Choisir les pêcheries durable et locales c’est un petit pas qui saura faire une grande différence.
Par Catherine Royer
Nutritionniste (Dt.P)
Animatrice en nutrition chez Ville en Vert (période estivale)
Réferences :
Exploramer (2019). Qu’est-ce que fourchette bleue?
FAO (2016) The State of World Fisheries and Aquaculture 2016. Contributing to food security and nutrition for all. Rome. 200 pp
Lavallée, Bernard. (2015) Sauver la planète une bouchée à la fois; trucs et conseils. Les éditions La Presse
Green Peace. Quels poissons consommer sans nuire à la planète ?
Ocean Wise (2019). Master Seafood list.
Classé sous: Actualités, Nutricapsule Tags: alimentation durable, nutricapsule, oméga-3, pêche durable, poisson, une
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