[email protected] (514) 447- 6226 #300 (Ahuntsic) | (514) 447- 6226 #301 (Cartierville) | (514) 447- 6226 #302 (Villeray) | (514) 447- 6226 #303 (Parc-Extension)| (514) 447- 6226 #304 (Saint-Michel) | (514) 447- 6226 #305 (Pie IX) | (514) 447- 6226 #306 (Rolland)

Gérer son compost en hiver : conseils et astuces

L’hiver amène son lot de défis pour les jardiniers, notamment en ce qui concerne le compostage domestique. Les températures glaciales et les précipitations peuvent poser des problèmes pour votre bac de compost et son contenu. Découvrons ensemble comment y faire face efficacement.

Les bases du compostage en hiver

D’abord, rappelons comment fonctionne le compostage domestique. Il y a trois catégories de matières que vous pouvez mettre dans votre composteur :

– Résidus de jardinage (i.e. gazon, feuilles mortes, brindilles, débris verts ou bruns du jardin, etc.)

– Résidus de cuisine sauf la viande (i.e. résidus de fruits et de légumes, coquilles d’œufs écrasées, pâtes alimentaires, sacs de thé, marc de café, etc.)

– Autres résidus organiques (i.e. papier journal en lamelles, papiers mouchoirs, bran de scie, etc.)

Il est important d’alterner entre les matières sèches et humides pour garder un bon taux d’humidité dans le bac.

Ensuite, sachez que la décomposition des matières organiques – processus à la base du compostage – continue même en hiver. Certes, les températures plus froides ralentissent le travail des microorganismes responsables de la transformation des matières en terreau, mais le compostage reprendra de lui-même lorsque le mercure montera à nouveau.

Quelques astuces doivent cependant être mises en place pour favoriser une bonne reprise du processus au printemps. .

Déplacer votre composteur

Le positionnement de votre composteur peut faire une grande différence en hiver. Si possible, déplacez-le vers un endroit ensoleillé pour profiter de la chaleur naturelle du soleil. Cela aidera à maintenir une température plus élevée à l’intérieur du composteur, favorisant ainsi la décomposition continue des matières organiques.

Pour protéger davantage votre compost, vous pouvez le recouvrir d’une toile de plastique et l’isoler avec des feuilles mortes ou de la paille. Ces matériaux agiront comme une barrière thermique, retenant la chaleur à l’intérieur du bac.

Aération du compost

Vous avez le réflexe de retourner et mélanger votre compost régulièrement en été, mais comment est-ce possible en hiver si le contenu du bac est gelé? En fait, puisque le processus de compostage est au ralenti pendant les mois hivernaux, vous n’avez pas à aérer votre compost. Cependant, dès que les températures commenceront à se réchauffer au printemps, il est important de reprendre l’habitude afin que les résidus organiques accumulés pendant l’hiver se décomposent de manière optimale.

Pour hâter la décomposition, vous pourriez couper vos résidus en morceaux avant de les mettre dans votre composteur. Ils se désagrègeront plus rapidement arrivés au printemps..

Réserve de matières brunes

Puisque les résidus bruns tels que les feuilles mortes et le foin sont plutôt rares en hiver, nous vous conseillons d’en faire des réserves à l’automne. C’est que les matières brunes sont essentielles à la décomposition grâce au carbone qu’elles contiennent, alors que les matières vertes issues de nos résidus alimentaires contribuent au compost grâce à leur apport en azote. En conservant des sacs de feuilles mortes à proximité par exemple, vous pourrez continuer d’alterner entre les couches de matières vertes et de matières brunes : un procédé central pour un compost équilibré.

Gestion des odeurs

BMême si le risque d’odeurs émanant de votre composteur est moins fréquent qu’en temps de canicule, les redoux de températures peuvent libérer certains effluves désagréables dus au dégel du compost. Si cela vous arrive, une couche de terreau sur le dessus du contenu de votre bac devrait absorber les odeurs. Ces dernières devraient également disparaitre lorsque le mercure redescendra.
En somme, ces recommandations faciliteront la gestion de votre composteur pour que vous puissiez continuer le compostage domestique douze mois par année. Ainsi, vous contribuez directement à la valorisation de près de la moitié des déchets que vous générez en plus d’en bénéficier directement en étendant votre compost dans votre potager l’été ! .

Conclusion

Le compostage en hiver peut sembler intimidant, mais avec quelques ajustements, vous pouvez continuer à transformer vos déchets organiques en un précieux amendement pour votre jardin. En suivant ces conseils, vous faciliterez la gestion de votre composteur tout au long de l’année, contribuant ainsi à la réduction des déchets et à l’amélioration de la santé de votre sol.

Pour des conseils supplémentaires sur le compostage domestique, consultez les ressources suivantes :

Sandrine Monette
Spécialiste en gestes écoresponsables chez Ville en vert

Le coût environnemental pour réaliser un bon film

L’impact de l’industrie audiovisuelle sur l’environnement

Le cinéma nous fait rêver. On s’attache aux personnages, on s’immerge dans ses paysages, on s’abreuve des histoires qu’il nous raconte. L’industrie cinématographique carbure à l’imagination, certes… mais elle carbure également aux gaz à effets de serre.

Peu d’études ont été réalisées sur le secteur de l’audiovisuel au Québec, mais en fouillant dans les données de productions canadiennes, on en sort avec une bonne idée de l’ampleur du coût environnemental de cette industrie : l’une des plus polluantes au monde. D’après Andrew Robinson, le conseiller principal de Green Spark Group, une agence d’accompagnement écoresponsable de productions cinématographiques en Colombie-Britannique, ces dernières génèreraient entre 400 et 1000 tonnes de gaz à effet de serre chacune. À titre de référence, un.e Québécois.e moyen.ne génère annuellement 8,7 tonnes de gaz à effet de serre.

Comptabilisez ensuite tous les courts et longs métrages, ainsi que les séries télévisées qui sont parus dans la dernière année… Le constat donne froid dans le dos.

En première position: le carburant

Imaginez qu’une équipe de tournage compte 100 personnes, mais où chacune d’entre elles se rend sur le lieu de tournage avec sa propre voiture : cela peut paraître illogique. Pourtant, c’est une pratique commune. Selon une étude effectuée par la Sustainable Production Alliance en 2021 sur 427 productions audiovisuelles, le carburant (utilisé pour le transport et l’alimentation des génératrices) se hisse au premier rang des sources de gaz à effet de serre pendant les tournages. Pour la même année, le secteur de l’audiovisuel a utilisé 9,75 millions de litres de diesel dans la région métropolitaine de Vancouver : c’est comme si on ajoutait 5700 véhicules sur nos routes pendant un an. La réalité est encore plus frustrante lorsque l’on se rend compte que les génératrices ne fonctionnent qu’au cinquième de leurs capacités 80% du temps.

L’une des solutions proposées serait de mettre en place des stations d’électricité à proximité des lieux de tournage populaires, comme les musées, pour que l’équipe de tournage puisse directement se brancher sur le réseau municipal. Pour ce qui est du transport, ce ne sont pas les idées qui manquent : le choix de lieux de tournage à proximité ; la rémunération du covoiturage ; l’utilisation accrue du transport collectif ; la location de véhicules électriques ou hybrides ; la coupure des moteurs pour éviter qu’ils tournent au ralenti ; l’accès à des vélos pour les courtes distances ; et le regroupement des équipements lors des déplacements devraient tous être fortement encouragés.

Une alimentation saine pour la planète

Sur les plateaux de tournage, les services de traiteurs sont essentiels pour nourrir les membres de l’équipe. Plusieurs améliorations pourraient cependant y être apportées pour diminuer leur impact environnemental négatif. La pandémie a provoqué un recul important pour tout ce qui est des articles à usage unique, sans compter les nombreux avantages du jetable pour beaucoup de traiteurs appréciant sa facilité et sa rapidité. Cependant, l’utilisation de couverts et de vaisselle durables est l’un des principaux gestes écoresponsables qu’iels peuvent faire. De plus, le Shift Project a calculé qu’il serait possible de diviser par dix le nombre de tonnes d’équivalent de CO2 attribuable à l’alimentation sur les plateaux de tournage en privilégiant des mets végétariens composés d’ingrédients locaux et de saison. Enfin, le gaspillage alimentaire reste un fléau dans notre société : l’industrie cinématographique n’en fait pas exception. Les traiteurs pourraient donc ajuster leurs portions et prendre l’habitude de donner les surplus à des organismes ou aux membres de l’équipe de tournage.

Les déchets sur les plateaux de tournage

La gestion des matières résiduelles est un aspect primordial d’une production audiovisuelle écoresponsable. Il est important de rappeler que le premier geste à poser pour une meilleure gestion des déchets, c’est de ne pas en produire. Par exemple, les bouteilles d’eau jetables sont encore bien présentes sur les plateaux. Néanmoins, une transition vers des bouteilles réutilisables et de l’eau en vrac pour un tournage d’une durée de quatre mois avec une équipe de 100 personnes permettrait d’éviter l’utilisation de 48 000 bouteilles en plastiques à usage unique, ce qui équivaut à une somme de 23 400$. La même logique d’économie s’applique pour les impressions sur papier qui, dans un contexte identique au précédent, ferait épargner 3800$ annuellement grâce aux deux millions de feuilles évitées.

Lieux de tournages détruits

Pour terminer, les décors utilisés pour les tournages sont souvent créés de toutes pièces dans un studio. Cependant, les coûts matériels, financiers et environnementaux qui y sont reliés pourraient être réduits si les scènes étaient simplement filmées dans des lieux déjà existants. Autrement, certains décors, costumes et accessoires ne serviront qu’une seule fois avant d’être détruits et jetés pour des séquences qui ne dureront que quelques secondes. La location et le don de ces items atténueraient ce gaspillage de ressources. Il ne faut pas oublier que les sites extérieurs où sont tournées plusieurs scènes logent une biodiversité indispensable pour les écosystèmes environnants. La présence humaine et l’utilisation d’appareils massifs et/ou technologiques peuvent perturber et même blesser les espèces sur place. Plusieurs incidents pourtant évitables se sont produits au cours des dernières années où, entre autres, des oiseaux ont été heurtés par des drones et où une forêt a été volontairement brûlée pour la scène d’ouverture du film Apocalypse Now, par exemple. Enfin, les effets spéciaux comme la neige artificielle sont impressionnants à regarder derrière un écran, mais les produits toxiques souvent nécessaires à leur usage nuit à la faune et à la flore qui les subiront de plein fouet.

Des initiatives qui portent leurs fruits

Heureusement, les actions se multiplient pour assurer un futur écoresponsable à l’industrie cinématographique. Par exemple, le programme On tourne vert a été fondé en 2021 par l’organisme à but non-lucratif du Bureau du cinéma et de la télévision du Québec (BCTQ) et est le premier en son genre dans la province. Il propose un accompagnement auprès des collaborateur.rices volontaires de l’industrie audiovisuelle, mais également des outils et des formations afin de les aider à diminuer leur empreinte carbone. Le programme a aussi pu réaliser une étude sur les émissions de gaz à effet de serre générées par la production du long métrage québécois Lucy Grizzli Sophie (qui sortira en salle à l’hiver 2024). Grâce au soutien d’On tourne vert et des recommandations de leurs coordonateur.rices sur place, le tournage de ce thriller psychologique du premier jour de la préproduction au dernier jour de la postproduction a seulement émis l’équivalent de 102,33 tonnes de CO2 (environ 3,53 tonnes par jour de tournage), ce qui en fait une production nettement plus écoresponsable que ses semblables.

Bref, il est clair que la formule de production des films et séries télévisées doit être repensée sur les plateaux de tournage. Cependant, l’autrice et réalisatrice Anaïs Barbeau-Lavalette soutient qu’il faudra des incitatifs pour que les habitudes changent, car ces adaptations pourraient causer un stress supplémentaire – actuellement jugé comme étant évitable au sein d’un milieu déjà éreintant.

Vous avez aimez l’article? N’hésitez pas à le partager sur les réseaux sociaux en nous mentionnant!

Sources : 

France TV Info (2023). Festival de Cannes : comment rendre l’industrie du cinéma plus écologique ?, [En ligne]. https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/empreinte-carbone/festival-de-cannes-comment-rendre-l-industrie-du-cinema-plus-ecologique_5831549.html 

Institut de la statistique du Québec (2022). Une première estimation de l’empreinte carbone des ménages au Québec, [En ligne]. https://statistique.quebec.ca/fr/communique/premiere-estimation-empreinte-carbone-menages-quebec 

On tourne vert (2023). Guide pour les productions audiovisuelles québécoises écoresponsables, [En ligne]. https://ontournevert.com/wp-content/uploads/2023/11/OTV_Guide_FR_11nov2023.pdf 

On tourne vert (2023). Rapport de l’étude de cas : La meute. Calcul de l’empreinte carbone d’un long métrage québécois, [En ligne]. https://ontournevert.com/wp-content/uploads/2023/03/Rapport-LM-Telefilm-Francais-vf.pdf  

Radio-Canada (2023). Faire rêver sans polluer, [En ligne]. https://ici.radio-canada.ca/recit-numerique/5242/hollywood-nord-tournage-vert-recyclage-pollution 

Sustainable Production Alliance (2021). Close Up: Carbon Emissions of Film and Television Production, [En ligne]. https://greenproductionguide.com/wp-content/uploads/2021/04/SPA-Carbon-Emissions-Report.pdf 

The Shift Project (2021). Décarbonons la culture, [En ligne]. https://theshiftproject.org/wp-content/uploads/2021/11/211130-TSP-PTEF-Rapport-final-Culture-EN-COURS.pdf 

Sandrine Monette
Spécialiste en gestes écoresponsables chez Ville en vert