[email protected] (514) 447- 6226 #300 (Ahuntsic) | (514) 447- 6226 #301 (Cartierville) | (514) 447- 6226 #302 (Villeray) | (514) 447- 6226 #303 (Parc-Extension)| (514) 447- 6226 #304 (Saint-Michel)

Le gaspillage alimentaire, un enjeu majeur.

Article rédigé par Lucie, notre chef d’orchestre lorsqu’il s’agit d’offrir des ateliers gratuits en collaboration avec les partenaires de l’outil-O-thèque. Elle œuvre au quotidien pour la transmission du savoir, c’est donc tout naturellement qu’elle rejoint les rangs de l’équipe de rédaction pour vous offrir des articles sur la consommation responsable.  Belle lecture ???? 

  

Comme beaucoup et non sans culpabilité, j’aime la viande, j’aime encore plus voyager, mon impatience à faire les courses me pousse parfois à des livraisons un peu compulsives et j’abandonne bien trop souvent mes légumes à une fin de vie tragique à la poubelle faute de les cuisiner à temps. Je me suis alors interrogée sur ma façon de consommer et comment je pouvais palier à certaines de ces mauvaises habitudes. 

Puis j’ai pensé à mon amie Éline qui, très régulièrement, pratique le « dumpster diving » et revient avec des butins généreux en fruits, légumes et aliments en tout genre qu’elle partage ensuite avec ses colocataires et amis. Témoin des quantités aberrantes qu’elle pouvait rapporter de ses expéditions, j’ai décidé de fouiller un peu afin de mieux comprendre le poids du gaspillage alimentaire dans notre quotidien.  

J’y découvre quelques chiffres alarmants et je comprends vite que le gaspillage alimentaire constitue un enjeu économique, environnemental et social majeur. 

Économique, car ce sont des pertes monétaires considérables. Chaque année, on estime que dans le monde un tiers de tous les aliments produits, soit l’équivalent de 1,3 milliard de tonnes (représentant une valeur d’environ 1 000 milliards de dollars) finit par se décomposer dans les poubelles des consommateurs et des détaillants ou se détériore en raison de mauvaises pratiques de transport et de récolte. Au Canada 30,4% des aliments produits sont gaspillés et les pertes économiques qui en découlent s’élèvent à 100 milliards de dollars par an. Ainsi, une famille canadienne moyenne jette plus de 1 100 $ de nourriture par année, ce qui correspond à 140 kg en perte d’aliments. 

Environnemental, car produire toute cette nourriture nécessite de nombreuses ressources (eau, gaz, pétrole, énergie en tout genre). Les engrais sont à base de pétrole, les terres sont entretenues avec des machines qui consomment, les bâtiments agricoles doivent être chauffés ou climatisés, les aliments doivent ensuite être transportés, emballés, maintenus à bonne température… Tout cela est très énergivore. Enfin, lorsque la nourriture gaspillée se retrouve en site d’enfouissement elle produit du méthane, encore un gaz extrêmement polluant. Ainsi, le secteur alimentaire représente environ 30 % de la consommation énergétique mondiale et près de 22 % des gaz à effet de serre. 

Aussi, produire la nourriture jetée constitue un gaspillage de 1,4 milliard d’hectares de terres agricoles. Cela équivaut à la superficie de toutes les terres agricoles du Canada et de l’Union européenne combinées. Cela implique évidemment une déforestation massive pour cultiver la nourriture du bétail et celle destinée aux humains, ce qui participe au passage au déclin des espèces et de la biodiversité.  

Social, car malgré cette situation critique plus de820 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde. Au Québec, les banques alimentaires ont reçu mensuellement 1,9 million de demandes d’aide alimentaire d’urgence en 2018. 

Alors, une fois que je sais ça, à part me mettre en boule sous la couette, chialer que le monde va mal en attendant des jours meilleurs, je fais quoi moi? Comment moi (ou toi?) avec des habitudes pourtant bien ancrées et sans se brimer trop on pourrait avoir une consommation plus responsable, c’est-à-dire qu’elle soit à la fois respectueuse de l’environnement, bénéfique pour l’économie (notamment l’économie locale), bonne pour la santé et positive pour la société? 

À suivre dans un prochain article! 

Sources : 

Ministère de l’Environnement et de la Lutte des changements climatiques https://www.environnement.gouv.qc.ca/developpement/consommation-responsable/index.htm 

Objectif de développement Durable, Nations Unis, https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/sustainable-consumption-production/ 

Québec.ca https://www.quebec.ca/sante/alimentation/reduire-gaspillage-alimentaire 

Sauve ta bouffe, https://sauvetabouffe.org/gaspillage-alimentaire/  

FAO, La Sécurité Alimentaire et la Nutrition dans le Monde 

Bilan-Faim, 2018 

Nos choix vestimentaires et l’environnement – suite.

Article rédigé par Édith notre chargée de projet pour l’outil-O-thèque. C’est elle que vous aurez au bout de la ligne ou de l’ordinateur lorsque vous réservez un article ou posez une question.  Pour vous permettre de vous outiller, elle prend sa plume pour rédiger une suite d’articles sur différents sujets relatifs à la consommation responsable. Sujets chers à son ????  et on l’espère au vôtre.  

Note : Les données présentées dans cet article proviennent de l’ouvrage « Pour une garde-robe responsable » de Léonie Daignault-Leclerc (2019).  

Restons positifs ! Dans un article précédent, les impacts de la mode et plus particulièrement de la « mode rapide » ont été présentés. Maintenant, voici quelques trucs pour vous guider vers des choix plus écologiques.

  

  1. L’achat  
  • Se demander si l’on a vraiment besoin d’un nouveau vêtement. Si oui, magasiner d’abord dans les friperies ou les groupes d’échange/vente de vêtements d’occasion.  
  • Si l’achat d’occasion n’est pas disponible, privilégier les matériaux écologiques comme le coton bio ou encore le lin, le chanvre ou la ramie qui peuvent être cultivés au Canada. Également, on peut privilégier les vêtements faits d’une seule matière parce qu’ils sont plus faciles à recycler en fin de vie. Choisir des vêtements de qualité qui seront durables. Pour ce faire, on peut par exemple vérifier la finition du vêtement en portant attention aux types de couture et à leur solidité ou à l’alignement des motifs. Les matières les plus durables sont le cuir véritable, le cachemire, la laine vierge et la soie. 
  • Choisir un vêtement que l’on aime, qui nous va bien, qui s’agence avec d’autres items de notre garde-robe et que l’on pourra porter à plusieurs occasions.  

Enfin, la mode est au local et avec raison! Acheter local permet d’encourager des conditions de travail équitable et de soutenir nos entrepreneurs.euses. Mais attention, local ne rime pas nécessairement avec écologique. En effet, l’impact du transport compte pour environ seulement 6% de l’empreinte environnementale du vêtement. La production et l’utilisation du vêtement comptent pour beaucoup plus. Des critères autres que l’aspect local sont donc à considérer tels que le type de matériaux, les procédés d’entretiens, etc.  

  1. Entretien du vêtement 
  • Lavage au besoin seulement et à l’eau froide. 
  • Privilégier les grandes brassées plutôt que les petites. 
  • Laver les vêtements délicats à la main. 
  • Porter attention aux instructions relatives au lavage sur les étiquettes.  
  • Opter pour un détergent biodégradable en version concentrée (attention au dosage) que vous pouvez trouver à l’Escale verte ????. Il existe aussi des balles de lavage qui remplacent le détergent et qui offrent plusieurs avantages écologiques.  
  • Le lavage de vêtements à base de matières synthétiques (Polyester, Nylon) libère des microplastiques qui cheminent de la laveuse aux océans et qui menacent la vie marine. Pour éviter cela, un simple sac de lavage microplastiques peut être utilisé.  
  • Le truc insolite selon Léonie Daignault-Leclerc … mettre ses jeans au congélateur plutôt qu’à la laveuse ! Le lavage abîme les jeans et le froid permet d’éliminer les bactéries qui causent les odeurs. Les tâches peuvent être éliminées à la main. 
  • Utiliser des méthodes naturelles pour blanchir les vêtements, plutôt que l’eau de Javel.  
  • Étendre les vêtements plutôt que d’utiliser la sécheuse.  
  • Remplacer les feuilles assouplissantes par des boules de séchage.   
  • L’utilisation d’une bouloche et/ou d’une peluche permettra d’éliminer les « mottons » et redonnera un aspect neuf à vos vêtements.  
  • Éviter le repassage en choisissant des vêtements non froissables ou en prenant soin de les étendre adéquatement lors du séchage.  
  • Si un nettoyage à sec est requis, essayez de choisir un nettoyeur qui emploie des méthodes plus écologiques, car les produits utilisés pour le nettoyage à sec peuvent être dommageables pour la santé et l’environnement.  
  • Bien ranger ses vêtements : les extensibles, bien plié dans le tiroir; les non extensibles, sur un cintre. Pour ma part j’utilise depuis plusieurs années la méthode de pliage et de rangement de Marie Kondo !  

3. Fin de vie  

Selon le Council for Textile Recycling, 85% des vêtements qu’on achète finissent au dépotoir. Pour réduire la quantité de matière textile qui se retrouve au dépotoir et ainsi avoir un impact positif sur l’environnement, voici quelques trucs.  

  1. Réutiliser : Si un de vos vêtements ne vous va plus, pensez à le donner (dans les friperies par exemple). Si le vêtement est abîmé, soyez créatif et essayez de lui trouver une nouvelle vie ! Par exemple en fabriquant des guenilles ou des lingettes démaquillantes.   
  1. Recyclage : S’il n’y a rien à faire avec votre vêtement abîmé ou que vous manquez de temps et d’imagination, vous pouvez vous tourner vers des entreprises qui recyclent les vêtements. Pour plus d’information sur les points de cueillettes de votre arrondissement, cliquez ici
  1. Élimination : En dernier recours, apporter vos vêtements abîmés à l’Éco centre près de chez vous.  

En conclusion, le but n’est pas d’adopter tous les trucs présentés dans cet article.

Par contre, un ou deux gestes assez simples comme l’utilisation du sac microplastique ou la réduction de l’achat de nouveaux vêtements peuvent avoir un impact considérable. Vous pouvez aussi y aller une étape à la fois et commencer par un geste, puis en ajouter un autre quelques semaines plus tard et ainsi de suite.  

Si vous voulez approfondir le sujet, il existe différents documentaires sur le sujet :  

  • Fast Fashion – Les dessous de la mode à bas prix. Disponible gratuitement ici 
  • RiverBlue. Disponible ici  
  • The true cost, 2015. Disponible gratuitement ici  

Références : 

Chen, H.-L. et Burns, L. D. (2006). Environmental Analysis of Textile Products. International textile and apparel association 24 (3) 248-261.  

Daignault-Leclerc, L. (2019). Pour une garde-robe responsable. Montréal : Éditions la Presse.  

L’encyclopédie canadienne : https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/petrole-2 

Gagnon, S. (2020, 4 août). La mode responsable monte en puissance. La presse. Récupéré de https://www.lapresse.ca/